15 Sep FLASH BACK – PORTRAIT
Flash Back est une nouvelle rubrique dans laquelle je reviens sur une image réalisée antérieurement.
Voici un portrait du grand réalisateur Bertrand Tavernier réalisé en 2011
J’étais alors jeune photographe de presse pour Midi Libre à Nîmes.
On m’a demandé ce jour là de me rendre à tel endroit et à telle heure pour prendre une personnalité présente au festival « Un réalisateur dans la ville » sans me dire de qui il s’agissait, il nous arrivait parfois d’avoir à prendre 5 à 6 portraits dans la même journée…je n’ai donc pas demandé de précision, un portrait reste un portrait…
Arrivé au lieu du rendez-vous, je dis un « bonjour » poli et me présente au Monsieur que je ne reconnais pas, il me répond tout aussi simplement « bonjour » mais ne m’indique pas son patronyme pensant certainement que je savais à qui j’avais à faire.
Cette crasse ignorance fut certainement mon salut, pas de pression inutile, pas anxieux pour un sou à l’idée de photographier un monument du cinéma français en moins de 10 minutes ( c’est souvent le temps qui est accordé aux photographes de presse locaux, et encore 10 minutes c’est pas mal… )
Je m’applique alors à trouver un cadre intéressant et une belle lumière et demande presque familièrement à Bertrand de se placer devant cet escalier, certes défraîchi, mais à mon avis d’une grande beauté plastique.
La première marche était parfaite pour capter la rare lumière qui perçait dans cette cage d’escalier et pour le reste je n’ai rien eu à faire.
Fin connaisseur de l’image, Bertrand Tavernier n’a pas eu besoin d’être dirigé : une main sur le pommeau l’autre en bas du visage.
J’ai découvert l’identité de mon modèle en rentrant à la rédaction du journal quand un collègue m’a interpellé » Alors, il est sympa Bertrand Tavernier ? »
Oui monsieur Tavernier était très sympa, simple et modeste…
J’ai par la suite eu à photographier des personnalités bien moins connues et respectables dont l’égo sur-dimensionné leur faisait prendre des attitudes tout à fait détestables, la gentillesse reste l’apanage des grands.
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